Mirlin's Hourglass
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Alan Morrison
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Alan Morrison
Alan Morrison

Feuille de personnage
Statut sanguin: Né-Moldu
Baguette magique: Épicéa, Ventricule de Dragon, 28 cm, assez rigide
Lieu de résidence: Londres ou Poudlard
Gryffondor [3ème année]
Gryffondor [3ème année]
Messages : 30
Date d'inscription : 03/07/2017
MessageSujet: Alan Morrison Alan Morrison Icon_minitimeJeu 6 Juil - 15:32
Alan
Morrison
Identité
  • Prénom : Alan
  • Nom de naissance : Desoya
  • Nom : Morrison
  • Sexe : Masculin
  • Âge : 13 ans
  • Espèce : Humain
  • Nationalité : Britannique
  • Statut de sang : Né-Moldu
  • Baguette : Épicéa, Ventricule de Dragon, Assez rigide, 28 cm
  • Métier : Élève de Gryffondor (3ème année)
  • Particularité Magique : Aucune
Scolarité

NOTES AUX BUSES/ASPICS/DE L’ANNÉE PRÉCÉDENTE

  • Astronomie : Acceptable
  • Botanique : Acceptable
  • Défense Contre les Forces du Mal : Effort Exceptionnel
  • Histoire de la Magie : Acceptable
  • Métamorphose : Effort Exceptionnel
  • Potions : Acceptable
  • Sortilèges Optimal
  • Vol : Optimal
  • Etude des Runes : Option choisie
  • Étude des Moldus : Option choisie
  • Clubs/équipe/distinction/etc :
      Poursuiveur de l'équipe de Quidditch de Gryffondor
      Co-Rédacteur du journal "Le Hibou Frappeur"

RP (Histoire, Physique, Caractère)
Chapitre 1

Au bord du gouffre. C’était là où il se trouvait, replié dans les ombres dessinées par la pénombre de sa chambre. En bas, les cris et pleurs fusaient, puis les bruits sourds et percutants qu’il ne connaissait que trop bien. Il baissa légèrement sa tête vers la petite fille dans ses bras, qui recommençait à vouloir pleurer. Dans un geste maladroit qui se voulait apaisant, il murmura avec douceur, sa main libre serrant sa sœur Meryl contre lui contre son tee-shirt… de ses doigts tremblants malgré ses efforts pour ne faire aucun son. La lueur pâle de la lune transparaissait en rais depuis les fentes des volets de sa fenêtre de chambre, donnant un aspect presque fantomatique à sa peau claire. Pourtant, il ne pleurait pas, il ne le devait pas, ce serait trop dangereux et cela inquièterait plus encore sa jumelle qui n’était, pas plus que lui, en mesure de se défendre.

Un foyer comme il y en avait tant d’autres. Une résidence qui ne distinguait pas des autres de la zone pavillonnaire où elle se trouvait, dans la banlieue londonienne. Ici, dans cette petite pièce, une relative sécurité résidait comparée à l’orage qui prenait place au rez-de-chaussée du domicile. Mais s’il avait peur, il demeurait silencieux, il était habitué. Ses yeux bleus errèrent sur les étagères, où reposaient deux-trois trophées obtenus avec l’équipe de football de sa classe, dans la petite école primaire qu’il fréquentait depuis cinq ans. Dans une petite bibliothèque se trouvaient plusieurs comics qu’il affectionnait, tels que Superman ou Batman… sauf que lui, contrairement à eux, n’était pas un surhomme. Quelques livres, aux côtés des manuels scolaires, trouvaient également leur place dans un désordre caractéristique de leur propriétaire, dont une massive anthologie recensant l’ensemble des nouvelles de Sherlock Holmes, composées par Conan Doyle. Mythique détective qui traquait les criminels et autres monstres des terres britanniques…

C’était un peu comme les histoires que l’on racontait, pour se faire peur, lors des sorties de camps avec les scouts, ces monstres qui se tapissaient dans les fougères, les buissons, les placards ou encore sous le lit… sauf que ce monstre-ci était bien réel, bien humain. Un bruit plus violent que les autres fit trembler les murs et crisper la mâchoire du petit garçon, alors que ses yeux bleus éteints se tournèrent vers la porte d’entrée de sa chambre, close. Sa chambre, son univers, son refuge sûr… mais pour encore combien de temps ? Il craignait de connaitre la réponse. Le silence l’inquiéta, puis la succession de bruits sourds et percutants, plus violents que d’habitude, d’ailleurs. Il intima à Meryl d'un signe de tête de rester dans la chambre. Celle-ci ne l'entendait pas de cette oreille et lui pressait la main avec force, refusant de le relâcher. C'était autant par peur que parce qu'elle avait aussi peur pour lui.

En silence, il descendit seul l’escalier, un pas à la fois, aussi feutré que le jeune enfant le puisse. L’atmosphère se faisait de plus en plus pesante alors qu’il s’approchait du petit espace salon-salle à manger. Sa sœur était en sécurité dans leur chambre, « Il » ne penserait pas à se rendre là dans un premier temps. Son cœur battait dans sa poitrine, il était blême et de la sueur perlait de ses tempes de frayeur, mais il s’obligea à avancer.

« Maman va bien ? »

Cette seule pensée le portait malgré sa propre terreur, alors qu’il s’approchait peu à peu des ombres chinoises qui se dessinaient dans la pièce adjacente. Il se figea sur le pas de la porte séparant le couloir de la pièce. Une femme gisait contre le mur, sa peau colorée par des ecchymoses violacées, un œil au beurre-noir, les lèvres en sang, livide, comme une marionnette désarticulée. Sa longue jupe avait été relevée au point qu’il détourna bientôt les yeux, remarquant sa chemise arrachée avec force. Un homme la surplombait... enfin, était-il encore humain ? Immense aux yeux du petit garçon, avec de larges torse et épaules, ses bras et jambes solidement musclés, c’était un colosse… qui lui était pour certains points terriblement semblable, notamment le regard bleu de glace, ici fou. Il empestait l’alcool, comme toujours, et quelques lignes de sang entachaient sa chemise… mais certainement pas du sien, comme il s’en doutait. Malgré sa terreur, il soutint le regard du monstre si familier, et ses lèvres laissèrent échapper un mot :

- Arrête…
- Ne te mêle pas de ça, toi ! De toute façon, tu es toujours de son côté, je sais qu’elle t’a monté contre moi !

Le visage affreux, aux traits déformés par une rage incompréhensible, confuse et incontrôlable, se tourna vers lui. Ses traits étaient rouges et ses yeux injectés de sang, comme fous, son haleine puante des relents de l’alcool qu’il avait consommé sans relâche comme une bête sauvage. Un couteau dans une main, il se détourna de la femme au sol et bondit sur lui, le saisissant au cou de son immense main aux doigts calleux de guerre, faisant suffoquer le garçon avant de le repousser comme un insecte contre l’un des murs proches. Il se pencha de nouveau vers sa mère qui sanglotait avec douceur et commença par l’immobiliser d’une main au sol tout en s’asseyant sur son bassin. Mais il ne s’enfuirait plus, cette fois, il n’y avait plus de repli possible. Terrifié et furieux par la crainte de perdre sa mère, il s’interposa une fois de plus en se jetant sur le géant… qui le repoussa sans mal d’un revers de main, dans un grognement sourd, le plaquant ensuite au sol sans lui laisser le temps de réfléchir ou même de souffler. Malgré sa peau blême, sa mince carrure comparée à celle de son géniteur, les yeux bleus de l’enfant brillaient autant de peur que de résolution, déterminé à détourner la violence de son père loin de sa mère.

- Tu crois vraiment que tu peux m’arrêter ? Toi ? Tu es si faible que je ne comprends même pas comment tu peux être mon fils. Si ça se trouve, ta traînée de mère m’a trompé pendant mon absence, pour ce que j’en sais, ta sœur aussi… Elle est où d’ailleurs cette braillarde ?

Il ne pouvait pas lui répondre, ses cordes vocales ainsi compressées, mais il lui tint tête du même regard bleu que celui de son oppresseur. Il ne nierait plus la réalité de leur quotidien, il l’affronterait. Il ne fuirait plus la menace, il la confronterait, même quand la peur lui broyait l’estomac. Il ne fermerait plus les yeux, il ne resterait plus sans rien faire, à taire la vérité, s’il ne faisait rien, il perdrait sa mère et sa sœur. Cela ne pouvait plus continuer, cela devait cesser, d’une manière ou d’une autre. Il ne savait pas comment, mais il fallait qu’il arrête, que son père s’arrête, il fallait qu’il les protège, elles ! Les menaces de son père ne prendraient plus, il était fatigué de se taire et de détourner le regard. Et s’il n’y aurait personne pour l’entendre, alors il ferait son possible seul. Il aimait pourtant la vie, beaucoup, mais il ne voulait pas se retrouver tout seul à cause de lui. Il ne pouvait plus fuir, désormais, et il n’en avait plus envie. Il n’aimait pas son regard, il lui faisait vraiment peur, mais la vue de sa mère au sol le figeait sur place, en maigre rempart ou tout du moins comme brève distraction. La rage autant que la frustration, la peur, la résolution et la résignation se disputaient son esprit, alors qu’il supportait les coups comme le roseau la tempête, blêmissant en voyant la lame argentée du couteau briller au-dessus de lui. Mais il ne ferma pas les yeux, se forçant à regarder son père dans les yeux, dans un mélange d’espoir vain qu’il reprenne ses sens et de vœu de protection de sa sœur et de sa mère. Son père le tabassa quelques minutes encore avant de le projeter à nouveau contre le mur. Profitant que l'enfant de huit ans soit sonné sous le choc, le père l'attrapa violemment par le bras, le retournant de force et le plaqua contre le mur. Alan ne pût retenir un frisson de terreur alors qu'il ne reconnaissait que trop bien les sons d'une ceinture de cuir que l'on saisit, cliquetante, que l'on faisait claquer.

Le gamin souffrait de tout son corps mais il serra sa mâchoire jusqu'au sang, sachant que tout cri de sa part ne ferait qu'attiser la violence de son paternel. Il endura, il prit sur lui, pensant à sa mère gisant au sol qui reprenait connaissance en de minces plaintes, et surtout à sa sœur restée à l'étage à sa demande. Cela finirait par passer, l'homme serait rattrapé tôt ou tard par la somnolence vu tout l'alcool qu'il avait. Il ne restait plus qu'une interminable attente jusqu'à ce qu'il se désintéresse de lui, assez éreinté pour ne pas s'en prendre à leur mère ou pire encore, à sa sœur Meryl. Sa mère panserait de son mieux ses blessures par la suite, sans affect autre que la terreur et le fait d'être rongée par l'impuissance face au maître des lieux. Il prendrait sur lui, aussi longtemps qu'il le pourrait.

Chapitre 2

Jusqu'au jour où il y eut la fois de trop. La goutte qui a fait déborder un vase déjà trop plein. Alan avait bien été l'un des rares à être déçus quand ils avaient appris que leur cour de boxe en club de quartier avait été annulé et qu'ils devaient donc rentrer plus tôt chez eux. Le garçon aimait la pratique sportive de la boxe qu'il avait commencé à pratiquer il y a deux-trois ans déjà, avec les rares encouragements de sa mère pour le faire. Il jouait également au football avec quelques copains purement pour le plaisir, une à deux fois par semaine après l'école au parc voisin. En secret, il essayait aussi de montrer à Meryl ce qu'on lui enseignait en boxe anglaise en gestes simples, pour qu'elle puisse se protéger. Leur mère avait en effet refusé que sa sœur puisse venir avec lui à la boxe, estimant que ce n'était pas un sport respectable pour les filles, et avait préféré l'inscrire à des cours de gymnastique proposés par la municipalité du quartier. Au moins, cela leur donnait une bonne excuse pour quitter leur maison et être tranquilles pendant une heure ou deux trois jours par semaine.

Le petit garçon était rentré de lui-même, cette chaude journée d'été. N'ayant aucun moyen de contacter sa mère pour qu'elle puisse venir le chercher plus tôt, Alan avait décidé de retourner à pied jusqu'à la maison, connaissant fort bien le chemin, son sac de sport battant en bandoulière contre sa taille. Sachant bien que son père était à la maison, l'enfant comptait entrer silencieusement et se faire aussi discret que possible jusqu'à gagner la salle d'eau à l'étage. Tournant la lourde poignée de la porte d'entrée après avoir débloqué la serrure avec le jeu de clés dont il disposait, le garçon retira ses chaussures sur le paillasson d'entrée aussi discrètement que possible avant de lever les yeux par réflexe pour observer ses alentours, tout en les tenant dans une main. Il allait les poser lorsqu'une murmure plaintif lui parvint depuis la pièce à côté, qui était la pièce à vivre servant de salle à manger mais aussi de salon.

Son regard se figea l'instant d'après. L'instant d'après, le garçon s'élançait vers la pièce. L'une après l'autre, il lança ses chaussures vers la plus grande silhouette. Sa voix enfantine avait prit une fermeté et une colère qu'il n'avait pas le courage d'exprimer d'ordinaire face à sa cible.

- Lâche-la ! Laisse Meryl tranquille !

Ses yeux clairs furieux, Alan saisit sa sœur par le bras et la plaça derrière lui, s'interposant entre leur père et sa jumelle. Celle-ci, contrairement à son habitude, ne réagissait pas plus que cela et se laissait faire sans la moindre protestation. Il n'avait pas besoin d'être un adulte pour comprendre que ce dont il avait été témoin n'était pas normal. Il n'était pas normal qu'il ait vu Meryl à moitié dévêtue contre son grès, contrainte à s'asseoir ainsi sur les genoux de leur père tandis que ses mains tâchaient de cacher le haut de son buste et le bas de son torse. Il connaissait sa sœur mieux que quiconque, leurs parents inclus, et la réciproque était vraie. L'adrénaline nourrissant sa rancœur, le garçon continua de crier sur leur père, cherchant à lui faire comprendre à quel point ce dernier était une ordure dans ses propres mots d'enfant. Comme tétanisée, Meryl s'était reculée de quelques pas en direction de l'escalier, se couvrant d'un geste absent de sa robe.

C'est alors que leur père, furieux et puant l'alcool, jetait avec dégoût ses chaussures et se ruait vers lui. Malgré sa peur, Alan tint bon et ne recula pas, toujours désireux de faire écran entre le fou-furieux et sa jumelle, tout en s'écriant d'une voix aussi forte que possible.

- Elle ne veut pas ! Tu le saurais si tu te comportais vraiment comme notre père !

Sans doute n'arrangeait-il en rien la colère de l'ivre-mort qui leur servait de géniteur en le provoquant de la sorte et en vidant ainsi son sac, mais au moins il détournait son attention de Meryl. La peur se disputait à la colère dans son cœur, et lui donnait assez de courage pour lui faire face. Malgré ses efforts pour se débattre et le contenir, l'enfant fut vite submergé par la force du militaire, qui l'attrapa par le bras et le projeta de sa seule force droit contre un mur. Le choc fit très mal au dos à Alan, dont la tête tournait alors que sa sœur se précipitait à son chevet, un plaid vaguement enveloppé autour d'elle. Alors que la bête s'approchait et que l'enfant voulait demander à sa sœur de s'enfuir aussi vite que possible, Meryl refusa de le laisser seul et le prit par la main avec inquiétude et résolution mêlées. Elle était aussi terrifiée qu'il ne l'était, il était aussi furieux qu'elle ne l'était, ils se connaissaient assez pour le déduire sans l'aide de mots. Il vit sa jumelle lever les yeux sur celui qui aurait dû être leur père, tous deux lui jetant un regard à la fois terrorisé et accusateur.

Alan eut tout à coup très froid, comme s'il s'était retrouvé dehors en tee-shirt et en short en plein hiver. Ses yeux clairs remarquèrent avec émerveillement et incompréhension les stalagmites et stalactites qui s'étaient installées dans la pièce à vivre, tandis que du givre courait partout dans la pièce... à l'exception de l'endroit où il se trouvait avec Meryl. De petites stalagmites les entourait d'ailleurs, comme pour les défendre, tandis que les pieds de leur géniteur étaient piégés dans la glace. Le jeune garçon s'inquiéta aussitôt en remarquant que sa jumelle était pâle et semblait essoufflée comme si elle avait couru, tremblante. Avec une force inouïe agrémenté d'un cri de douleur et de colère, leur père se redressa de son mieux et brisa avec effort le givre qui le paralysait de sa jambe libre, libérant son pied entravé qui n'en restait pas moins engourdi, réduit à boiter mais toujours aussi menaçant, son regard ténébreux posé sur Meryl.

Il ne pouvait pas parler, ses cordes vocales serrées par le froid ambiant et la terreur, mais il lui tint tête du même regard déterminé que celui de Meryl. Il ne nierait plus la réalité de leur quotidien, il l’affronterait. Il ne fuirait plus la menace, il la confronterait, même quand la peur lui broyait l’estomac. Il ne fermerait plus les yeux, il ne resterait plus sans rien faire, à taire la vérité, s’il ne faisait rien, il perdrait sa mère et sa sœur. Cela ne pouvait plus continuer, cela devait cesser, d’une manière ou d’une autre. Il ne savait pas comment, mais il fallait qu’il arrête, que son père s’arrête, il fallait qu’il les protège, elles ! Les menaces de son père ne prendraient plus, il était fatigué de se taire et de détourner le regard. Et s’il n’y aurait personne pour l’entendre, alors il ferait son possible seul. Il aimait pourtant la vie, beaucoup, mais il ne voulait pas se retrouver tout seul à cause de lui. Il ne pouvait plus fuir, désormais, et il n’en avait plus envie. Il n’aimait pas son regard, il lui faisait vraiment peur, mais la sensation de la main de sa jumelle dans la sienne l'intimait de rester sur place. La rage autant que la frustration, la peur, la résolution et la résignation se disputaient son esprit, blêmissant en voyant la lame argentée du couteau que son père venait de révéler et pointait dans leur direction. Mais il ne ferma pas les yeux, se forçant à regarder son père dans les yeux. Une unique pensée s’imposa à son esprit alors que la lame se rapprochait dangereusement d'eux deux, une étrange sensation le parcourant :

« ARRÊTE !!! »

Le monstre se figea, comme frappé par une soudaine paralysie, sa main crispée autour de son couteau avant que ses bras ne se raidissent le long de son corps et que ses jambes ne se rejoignent, talon contre talon. Puis, sans raison apparente, il tomba en arrière, raide comme une planche sur le sol encore givré. Sa mâchoire était crispée et fermée. Ses traits étaient gravés dans sa rage, mais ses yeux bougeaient dans tous les sens, emplis de haine et de confusion, comme s’ils voulaient se jeter sur lui. Meryl ne pleurait pas à ses côtés, sa main toujours serrée dans la sienne. Son cœur battait furieusement dans son torse, et il se sentait étrangement épuisé, sur le point de perdre connaissance comme la fois où il n’avait pas assez mangé, un matin à l’école, mais il ne devait absolument pas perdre connaissance.

À votre propos
  • Prénom/Surnom : Voir Mary
  • Sexe /
  • Multi-Compte ? : Oui (Mary, Rosalynn, Dorea, Meryl et Elena)
  • Feat du personnage : Thomas Dekker (Terminator - Les Chroniques de Sarah Connor)
  • Comment avez-vous connu le forum ? : Je l'ai fondé
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Alan Morrison
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MessageSujet: Re: Alan Morrison Alan Morrison Icon_minitimeMer 2 Aoû - 14:15
Suite
Chapitre 3

Quelques minutes s’écoulèrent sans que rien ne bouge, dans un silence surnaturel. Puis, la porte d’entrée s’ouvrit avec fracas pour révéler la silhouette imposante d’un inconnu brandissant un bout de bois comme un bâton de sourcier, revêtu d'un costume de ville, d'une chemise et d'une grande cape, ce qui ne rassurait guère les jumeaux.

- Bonjour ! Je m’appelle Arthur Morrison, on m’a appelé pour un cas de magie dans les environs. Auriez-vous vu…? Brr… il fait un peu frisquet par ici.

L’homme - la voix était indéniablement masculine - tourna la tête vers eux, dévoilant un visage avenant d’un trentenaire, aux cheveux bruns et aux yeux noisette. Il les observa plusieurs longues minutes, Alan se déplaçant tant bien mal, par instinct, entre Meryl et lui, avant que son regard ne semble se porter sur toute la pièce qu'il contemplait sans mot dire. Alan le vit frissonner une fois de plus, puis extirper d'un sac qu'il portait sur l'épaule un gilet, une écharpe et des mitaines laissant les doigts découverts qu'il enfila calmement avant de commenter à voix haute, comme s'il se parlait à lui-même.

-  Ah, un sacré maléfice du Saucisson et un sacré maléfice de glace, pour sûr !

L’homme tourna son visage vers eux, et mit un genou à terre pour se porter à sa hauteur. Son regard était clair et infiniment plus gentil que celui de leur père, une différence qui le frappa plus fort encore que son entrée remarquée ou que ses premiers mots.

- Bonjour, vous deux. J’imagine que vous ne comprenez pas ce qui s’est produit. Vous deviez avoir très peur ou être très en colère, mais rassurez-vous, c’est normal. Tous les jeunes sorciers passent par-là, à votre âge. Est-ce que vous voulez bien me dire votre nom ?  – lui demanda-t-il en leur tendant une main.

Le jeune garçon n’avait pas pour habitude de faire confiance aux étrangers, loin s’en faut, mais quelque chose dans l’attitude de l’homme l’intriguait et le mettait assez en confiance. En outre, il était inquiet pour Meryl et toute excuse était bonne à prendre à ses yeux pour mettre de la distance entre leur père violent et eux. De fait, sa voix claire et aussi assurée qu’il le puisse répondit bientôt, ses yeux bleus fixant sans vaciller ceux de son interlocuteur :

- Alan… Alan Desoya, monsieur.
- Meryl, Meryl Desoya.
- Enchanté, Alan, Meryl. Est-ce qu’il y a quelqu’un d’autre dans la maison ? Est-ce qu’il y a quelqu’un de blessé ? On ne dirait pas comme ça, mais j’ai été formé aux premiers soins ! Episkey, tout ça…

Alan se sentit plus rassuré en entendant la voix de sa sœur, jusque lors silencieuse. Á sentir sa main serrée dans la sienne, l'enfant sût qu'elle était prête à faire front avec lui et le geste muet lui donna du courage. Alan échangea un regard avec Meryl. Il hésitait, tout aussi méfiant que sa jumelle envers l'inconnu. Il fallait être prudent, avait dit leur mère. Il allait protester, prétextant que ce n’était pas nécessaire, qu’il allait bien, mais l’homme pointa un bout de bois dans sa direction. Il sentit une sensation de chaleur puis de fraîcheur au niveau de ses blessures, ses hématomes et fractures, puis la sensation de bien-être ressentie par la suite le surprit, il n’avait plus mal ! L'homme dût sentir leur nervosité puisqu'il garda un ton de voix chaleureux alors qu'il s'adressait de nouveau à eux.

- Maman… notre maman est en haut, dans la chambre. Elle n'est... elle ne doit pas être très bien. Répondit Meryl, ses yeux se baissant sur le sol.

Avant qu'Alan ne puisse lui demander plus d'informations, très inquiet, l'homme remercia sa sœur et les pria de le mener jusqu'à elle pour qu'il puisse vérifier qu'elle allait bien, après qu'ils aient mangé un peu du chocolat qu'il leur tendait. D'abord méfiants, les jumeaux acceptèrent la tablette qu'ils dégustèrent lentement, encore sous le choc. Alan aida sa sœur en réunissant ses vêtements et détourna les yeux alors qu'elle se rhabillait en pyjama de nuit. Ils venaient de finir lorsque l'escalier grinça et l'homme revenait vers eux, son expression très sérieuse et préoccupée. Ses traits se détendirent et se firent plus chaleureux alors qu'il revint dans leur direction.

- Vous pouvez m’appeler Arthur, si vous voulez. Ça me donne l’impression d’être moins vieux. Est-ce que vous pouvez me dire qui est cet homme ? Est-ce que c’est vous qui l’avez… neutralisé ? C’est du beau boulot, on recrute chez les Aurors hein. Bon peut-être pas aussi jeunes que vous, mais il y a du potentiel.

Une fois de plus, les jumeaux restèrent interdits quelques instants. Alan inclina sa tête sur le côté, perplexe. Il se souvenait bien de la fatigue soudaine qu'il ressentait ainsi que Meryl, juste après que la glace n'apparaisse puis que leur père se tétanise subitement. Il ne savait pas de quoi il parlait avec le mot "Auror", qui n'avait pas l'air d'avoir beaucoup de choses avec les aurores boréales dont lui avait parlé la maîtresse d'école lors d'une leçon, ou même avec le lever du soleil. Il avait parlé de "neutraliser"... au même instant où la question lui venait, Meryl l'avait devancé en posant prudemment la question la première et Alan compléta à sa suite avec plus de curiosité :

- Vous êtes… une sorte de policier ?
- Ou une sorte de détective ?
- On peut dire ça, oui. Un peu des deux à la fois, comme les forces spéciales, les SAS.

Alan ne pût s'empêcher de ressentir une pointe d'admiration, en grand passionné des comics et nouvelles policières de Sherlock Holmes qu'il était, alors que Meryl était clairement plus méfiante que lui et pressa sa main dans la sienne pour lui rappeler la situation dans laquelle ils se trouvaient. Le garçon sursauta et revint à la réalité, ses traits s'assombrissant et prenant plus de distance, silencieux. Celui qui se faisait appeler Arthur ne tarda cependant pas à rompre le silence par une nouvelle question.

- Saviez-vous que vous étiez des sorciers, Alan, Meryl ?
- Un sorcier ? Non, nous sommes normaux, Meryl et moi.
- Non, et puis on nous a toujours dit que la magie, ça n'existait pas.
- Vous êtes normaux, mais vous êtes aussi sorciers, comme moi. Je comprends ce que vous vivez, mes parents non-plus n’avaient pas de magie. Vous par contre, vous avez le potentiel de faire des choses étonnantes, comme glacer et pétrifier des gens – dit-il avec une pointe d’amusement.

Des choses étonnantes ? Voilà qui retint l’attention et la curiosité du jeune enfant, dont la peur refluait quelque peu. Meryl était toujours tendue et peu bavarde, mais son frère pouvait voir qu'elle était intriguée. Inclinant la tête sur le côté, il posa la question pour eux deux :

- Ce n’est pas normal, non ? Qu’est-ce que vous voulez dire par « choses étonnantes » ? Qu’est-ce qui lui est arrivé ? C’est grave ?
- Ce n’est pas la norme pour les gens sans magie, effectivement, mais c’est tout à fait normal parmi les sorciers. Par « choses étonnantes », j’entends que vous pourrez faire flotter des objets, changer des souris en verre, approcher des licornes, par exemple. Ne vous en faites pas, ce n’est pas grave du tout, on s’en remet très facilement avec un contre-sort
– lui dit-il d’un ton rassurant.

Un court silence s’installa, alors que les deux enfants essayaient de comprendre et de retenir ce qui leur était dit. C’était un peu difficile à croire, mais à la vue de leur père pétrifié et celle du givre, ils ne pouvait pas nier l’évidence de ce qui était arrivé. Après une courte réflexion, Alan s'enhardit à demander :

- Est-ce que ça permet de protéger des gens, aussi ?
- Bien-sûr. C’est d’ailleurs mon travail. Je suis Auror, au Ministère de la Magie. Je protège les gens contre les gens, les créatures, et les autres choses qui peuvent leur vouloir du mal. C’est aussi pour cela que je suis là. Dans votre cas, ce n’était que de la magie accidentelle, mais comme les détecteurs de magie du Ministère ne sont pas très précis, cela aurait pu être l’usage d’une baguette non référencée.
- Oh je vois… enfin, je crois. J’espère qu'on ne vous retarde pas trop, alors.
- Mais pas du tout. C’est même un privilège d’introduire de jeunes sorciers dans le monde magique, et nous avons d’ailleurs du pain sur la planche, vous et moi ! répondit l'Auror à Meryl avec un sourire enthousiaste.

Du pain sur la planche ? L’expression des jumeaux se fit plus intriguée et perplexe, mais leurs regards se croisèrent un instant avant de se poser sur l'escalier menant vers l'étage, puis de s’arrêter avec prudence vers la silhouette figée de leur père. Puis, ils revinrent se porter vers le nouveau-venu alors qu'Alan posait une nouvelle question, soucieux de ce qui les attendrait, Meryl et lui :

- Que voulez-vous dire ? Et nos parents ? Ils ne sont pas en état de répondre.
- Ils sont nos parents… Alan et moi, on a besoin qu'ils soient d'accord, maman et 'lui'.

Le dénommé « Arthur » esquissa un léger sourire, visiblement empli d’un mélange d’attendrissement et de fierté. C’était très bizarre mais assez fascinant à la fois.

- Je vais être honnête avec vous, Alan et Meryl. Vu la situation, votre père n’a pas l’air en état de prendre des décisions pour vous, et mon devoir est de l’amener au Ministère en cellule de dégrisement, pour les personnes fortement alcoolisées. Quant à votre mère, je vais l’emmener à l’hôpital sorcier Sainte-Mangouste, où elle pourra être soignée.
- Comment allez-vous faire cela, tout seul ? Les voisins vont se poser des questions, et on ne peu pas laisser maman toute seule, là-haut. Et qu’entendiez-vous d’ailleurs, par « pain sur la planche » ?
- Figure-toi que les sorciers ont inventé différents moyens pour passer inaperçus aux yeux des moldus, c’est comme ça qu’on appelle les gens sans magie, pour ton information. Je vais faire venir un collègue des forces de police magique et un médicomage, c’est comme un docteur mais il soigne avec la magie et les potions. Ah ah d’ailleurs, vous avez quel âge tous les deux ?
- On a eu huit ans la semaine dernière...

L’homme remercia amicalement Meryl de cette précision. Le dénommé Arthur se fit plus sérieux ensuite alors qu'il leur expliqua.

- Félicitations, et bon anniversaire un peu en retard ! Dans les cas comme le vôtre, comme chez la police moldue, le Ministère prend soin des enfants jusqu’à ce que les circonstances de ce qui est arrivé avec votre père soient éclaircies.
- Et où va-t-on aller ? On n'a personne d'autre, et je ne veux pas qu'on soit séparés, lui et moi.
- Je suis d'accord pour venir avec vous et vous confier maman, mais je ne vais nulle part sans Meryl.
- N'ayez crainte, je vais veiller à ce que vous restiez ensemble. Je vous le promets.

Sur ces mots, l’homme pointa sa baguette vers le mur et il en jaillit un énorme ours de lumière, qui fit reculer légèrement le garçon instinctivement.

- Oh, n’ayez pas peur ! C’est juste un patronus, une sorte d’esprit gardien formé de pensées positives. Il va me servir de messager auprès de mes collègues. Allez va, Artus !

Et sans la moindre cohérence, l’ours traversa le mur alors qu’ils étaient pourtant au premier étage, ce qui émerveilla le garçon contre sa propre volonté.

- On va aller préparer vos affaires, si vous voulez bien. Est-ce que vous avez une valise ou un sac de voyage ?
- Elles ont peu servi, mais papa et maman ont deux grandes valises dans le placard de leur chambre, au rez-de-chaussée.
- Parfait. Mettez-toi un peu derrière moi, voilà… Accio valises


Impressionné, le jeune homme vit les deux valises monter les escaliers et apparaître à l’entrée de la chambre, d’elles-mêmes, ce qui était complètement impossible normalement ! Puis, Arthur leva à nouveau sa baguette pour placer les valises sur le lit de ses parents et les ouvrir, avant de prononcer une formule à voix haute :

- Failamalle !

Sous son regard éberlué, les affaires commencèrent à voler depuis l’autre chambre et le placard de celle-ci, notamment ses propres vêtements, ceux de sa sœur, des livres et même plusieurs de ses comics préférés et son anthologie, pour venir se ranger très proprement dans les valises respectives. Il se demandait d’ailleurs s’il n’était tout simplement pas en train de rêver.

- Ça va ? Tu as l’air un peu pâle.
- C’est la première fois que je vois une valise bouger toute seule, et plus encore se remplir toute seule !
- Et encore, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Crois-moi, tu pourras faire tout ça et tellement plus de choses encore ! Est-ce que vous voulez vérifier que je n’ai rien oublié dans votre chambre ?


Les vérifications furent rapidement faites par le garçon et la petite fille, qui donnèrent ensuite leur assentiment sur la question.

- Parfait. On va redescendre si vous voulez bien, mes collègues devraient arriver sous peu.

Et comme s’il était devin, entrèrent deux autres individus, l’une en robe rouge et l’autre en robe verte, avec un étrange symbole brodé sur le devant de la robe.

- Bonjour Evelyn, bonjour Keith ! Merci à tous les deux d’être venus, je sais qu’il est un peu tard mais comme vous allez le voir, j’avais besoin de vous. Les jeunes Alan et Meryl ici présents viennent de découvrir qu’ils sont sorciers en se protégeant l'un l'autre avec respectivement un maléfice du saucisson et un maléfice de glace, tous deux informulés et sans baguette…
- Et bah, sacrés gamins ! – s’exclama la femme, avec ce qui ressembla à de l’admiration – ne t’en fais pas Arthur, on sait bien que tu n’es pas du genre à t’alarmer pour rien.
- J’imagine que je suis là pour examiner leur mère – demanda Keith avec beaucoup plus de calme.
- Tout à fait, ainsi que pour faire une constatation de ses blessures. J’ai déjà soigné celles des petits, mais le souvenir de ces dernières est très clair dans mon esprit. Je mettrai mon souvenir dans une pensine.

Il se retourna ensuite vers lui, alors qu’Alan et Meryl étaient demeurés silencieux et attentifs lors de leur dialogue, dans un prudent retrait.

- Si vous voulez bien, nous irons dans mon Département dans la soirée ou demain, pour recueillir ta version des évènements et celle de Meryl, ainsi que vous faire tous deux examiner par un médicomage, pour s’assurer que vous n'avez pas de dommages à long terme. Je vous hébergerai en attendant.

Une légère grimace déforma les traits du jeune garçon, déjà guère peu friand des examens médicaux en temps normal. Il y avait certaines choses que sa fierté aurait préféré garder pour lui, dans l’ombre et le silence du secret et de l’oubli. La perspective de parler de ce qu’il avait vécu auprès de son père ne l’enchantait pas beaucoup, bien qu’il pourrait faire avec au besoin, et encore moins celle de l’examen par un médecin, inconnu qui plus est. Il savait que Meryl partageait cette dépréciation des examens médicaux. Toutefois, il avait conscience qu'ils ne pourraient guère y échapper s'ils voulaient s'échapper de cet enfer, ce pourquoi il répondit finalement avec une certaine résignation :

- D’accord… s’il le faut vraiment. Le témoignage, je veux bien, mais le médecin, c’est vraiment obligé ?
- Je te remercie pour votre coopération. Malheureusement, la visite du médecin fait partie de la procédure standard, on ne peut pas y déroger. Mais je pourrais t’accompagner, si tu veux ?
- Non… non merci ! C’est gentil à vous mais je… je pense qu'on pourra se débrouiller seuls.
- Comme tu préfères, je ne serais pas loin dans tous les cas, si vous avez besoin de moi.


L'enfant se contenta d’approuver de la tête pour confirmer tant sa bonne écoute de la proposition que remercier son interlocuteur. Il n’était absolument pas ravi par la perspective du médecin, mais se résigna en sachant qu’il ne pourrait pas y échapper. Montrer à autrui, pire encore à un inconnu, ses plaies et autres cicatrices, visibles ou non, anciennes ou non, n’était pas une perspective très réjouissante. Une main se posa gentiment sur leurs épaules, avant qu’Arthur ne s’adresse à eux avec bienveillance :

- Allez gamins. Ne vous en faites pas, vous allez découvrir beaucoup de choses merveilleuses, comme le meilleur sport du monde après le football : le Quidditch !



Chapitre 4

Et quel merveilleux sport que le Quidditch, en effet ! L'adolescent était littéralement tombé sous le charme du jeu, et s'il n'avait pas été très enclin à quitter la terre ferme lors des premiers vols, la sensation grisante de liberté dans les airs l'avait conquis. Il se souvenait encore du premier match de Quidditch professionnel auquel Arthur les avait amenés avec Meryl, Duncan et Elena, qui deviendraient bientôt ses meilleurs amis. Il avait été émerveillé par la stratégie, la tactique et les prouesses acrobatiques et sportives des joueurs, engouement qui ne fut que plus fort encore quand il eut l'occasion de vivre l'expérience de match à Poudlard.  Il préférait presque le sport sorcier au football, qui était pourtant l'un de ses plus vieux amours de jeunesse et auquel il s'était fait un devoir d'initier Duncan, le fils d'Arthur dès les premières semaines de sa vie auprès des Morrison, dans un trou paumé quelque part dans les Highlands en Écosse, bien loin de sa banlieue londonienne britannique natale.

Le jeune homme aux cheveux bruns souvent ébouriffés porta son regard azuré vers une photographie, animée à la sorcière, qui reposait sur son bureau. Là, entourés par les deux jumeaux les plus célèbres – et bruyants, selon certains – des lions, Fabian et Gideon Prewett et par les trois autres joueurs, deux jeunes recrues de deuxième année figuraient aux côtés de l'Attrapeur rayonnant de joie. Aux pieds de l'attrapeur trônait une éclatante coupe, récompensant l'équipe de la maison  ayant remporté la coupe de Quidditch, il y a près de trois mois de cela. Un sourire erra au coin des lèvres : si la perspective de devoir suivre de nouveau le cours ennuyeux d'Histoire de la Magie ne le ravissait guère, celle de remonter sur son balai pour faire rayonner les Lions le rendait tout particulièrement impatient. Bien qu'ils n'aient pu s'entraîner cet été avec leur troisième acolyte Poursuiveur, Duncan et lui avaient travaillé d'arrache-pied à améliorer leur coordination et leur stratégie durant tout l'été, aux côtés d'Elena et de Meryl, qui pour sa part étaient les Batteuses de Serdaigle. Qu'il avait hâte ! Il avait entretenu avec grand soin son équipement de Quidditch, acquis au fur et à mesure, et finissait alors d'astiquer son balai, qu'il entretenait avec grand soin comparé à plusieurs autres de ses affaires.

Le jeune homme était alors partagé, à veille de sa troisième année, entre le rêve de devenir joueur de Quidditch professionnel et sa vieille et persistante aspiration à devenir un jour un gardien de la paix, comme Arthur ! Bien qu'il ne l'admettrait jamais ouvertement, il avait gardé une certaine admiration pour son tuteur et mentor par rapport au jour où ce dernier les avait rencontrés et secourus des griffes de son père. Cette visée se ressentait notamment sur ses résultats scolaires où, après recherches, il avait mis davantage de soin dans les matières concernant en particulier les métiers d'Auror ou au moins de Brigadier magique. Ainsi, il ne faisait que le minimum syndical dans des matières telles que l'Histoire de la Magie – où afin de ne pas s'endormir en plein cours, il élaborait des tactiques et stratégies pour le Quidditch avec Duncan le plus souvent – l'Astronomie ou encore la Botanique. Il ne fut de même guère intéressé par les Potions, bien trop barbantes pour lui, et ce n'est qu'avec l'insistance d'Elena et de Meryl qu'il avait maintenu une productivité au moins minimale dans ses études de la matière.

Alan n'avait jamais été et n'était pas un grand bûcheur. Oh, pas qu'il ne manqua de talent ou de capacités intellectuelles, bien loin de cela, seulement il était de nature plutôt paresseuse et pragmatique pour les études : il n'accordait de l'attention qu'à ce qui l'intéressait, ou bien faisait le minimum pour réussir son année pour le reste. Cela avait, d'après le professeur Mc Gonagall, la fâcheuse tendance à contrarier nombre de ses professeurs. Pourtant, dans les matières qui l'intéressaient, le Né-Moldu était tout à fait en mesure de se placer parmi les dix premiers de sa promotion. C'était notamment le cas en Sortilèges – le professeur Flitwick étant compétent et plutôt sympathique – où il montrait un talent certain, comme il aimait beaucoup la matière et en voyait tout à fait l'utilité. Il en allait de même pour le Vol, naturellement. Quant à la DCFM et aux Métamorphoses, il était un peu plus studieux mais là encore, pas au maximum de ses capacités, ce pourquoi il s'était contenté d'un Effort Exceptionnel en fin de 2ème année dans chacune des matières, pleinement satisfait pour sa part. S'étant fortement ennuyé en primaire, il avait en effet peu à peu perdu goût au travail et envie de l'excellence, au fur et à mesure qu'il se rendait compte que ses parents se désintéressaient de ses performances académiques pour se concentrer sur leurs propres disputes. Cette tendance s'accentua dès le retour de son père : sous-officier de l'armée de terre, il n'avait plus été le même depuis son retour du champ de bataille.

Il n'avait pas beaucoup de souvenirs heureux associés à leur père moldu, sa mémoire ne pouvant remonter que vers l'année de ses 5-6 ans, peu avant que celui-ci ne réponde à l'appel des drapeaux britanniques. Rares étaient ses permissions depuis qu'il avait été déployé à l'étranger, et cela n'avait pas été un mal à ses yeux. Encore enfant, il l'avait vu déchoir petit à petit, à chaque retour du front, et plus les années passaient, plus il était impatient qu'il reparte et plus il craignait ses retours. Sa mère aussi, n'avait plus été la même depuis cette époque, et leur foyer n'avait jamais recouvré son calme d'antan. Il ferma les yeux, une expression plus lasse et plus sombre se peignant sur son visage : il n'aimait guère évoquer son enfance. En effet, il y avait certaines choses dont il valait mieux ne pas se rappeler, et ce n'est pas Meryl qui allait le contredire sur ce point.

La photographie de Quidditch illustrait l'un des rares moments où il avait plutôt bien accepté le contact physique de personnes ne faisant pas partie de son cercle de proches, puisqu'il avait avec les mois accepté ses équipiers rouges et or comme des amis... adaptation d'autant plus nécessaire que certains et certaines d'entre eux étaient de nature tactile, notamment pour exprimer leur joie. Mais, au contact d'Arthur, de Rosalynn son épouse, de sa jumelle et de ses deux meilleurs amis, il avait fini par devenir un peu moins farouche sur ce point, au prix de plusieurs mois de patience et de familiarisation. Cela avait demandé un peu de temps, mais il se sentait finalement à sa place, à Poudlard comme dans les Highlands, et sa banlieue de Londres ne lui manquait plus tant que cela, laissée derrière lui.

Le balai occupait désormais une place centrale dans son cœur et dans sa vie, puisqu'il avait favorisé son rapprochement avec Duncan puis Elena, qui résidait aussi de temps à autres chez les Morrison lors des périodes hivernales et estivales des vacances, une fois sur deux environ. Après deux ans de vie dans le monde sorcier, il en comprenait un peu mieux la culture à l'aide des ouvrages que lui avait recommandé Arthur quand ce dernier l'avait pris sous son tutorat, même si la vision que les sorciers avait des moldus lui semblait fortement arriérée et l'exaspérait beaucoup en de nombreux points. Un autre élément important de son quotidien était la mise-en-oeuvre de farces et autres plaisanteries pour s'amuser et rire un bon coup, très souvent avec la complicité de Duncan voire parfois avec celle d'Elena. Il avait développé une expertise certaine en la matière, comme certains en avaient fait les frais et parmi eux notamment les vipères un peu trop sifflantes et hautaines de Poudlard. Le plus généralement, Duncan et lui cherchaient davantage à faire rire un bon coup ou impressionner que de réellement causer du tort à autrui, sauf quand la « victime » leur avait cherché des ennuis en premier lieu, rancunier qu'il était. Il détestait en outre qu'on s'en prenne à ses proches et aux faibles, pouvant être impulsif sur ce point.

L'adolescent d'un mètre quarante-cinq et à la stature moyenne repoussa du pied un ballon de football pour le replacer dans un coin de sa chambre, comme il ne comptait pas l'emmener à Poudlard, il ne rentrerait pas vraiment dans la vieille valise qui était la sienne depuis sa première année sorcière. En voulant attraper un manuel qu'il allait oublier, il perdit l'équilibre et retomba au sol sur son postérieur, un petit tas de livres divers posés confusément sur sa chemise.

- Foutus bouquins qui ne tiennent pas en place !

Grommelant en massant l'arrière de son crâne légèrement endolori par le petit choc, ses yeux s'arrêtèrent sur un pan de photographie qui se détachait de l'un de ses plus vieux comics, un Superman. Oh... cela faisait longtemps, elle datait de ses années à l'école primaire qu'il fréquentait, auparavant. Tous les visages qui l'entouraient ne se rappelaient plus de Meryl et lui désormais, au vu de sa situation familiale et de leur statut de sorcier, toute trace de leur existence dans le monde moldu britannique avait été effacée par le Ministère, comme le lui en avait informé Arthur lors de leur rencontre. Leurs amis, leurs camarades d'école, leur famille, leurs anciens professeurs, leurs voisins... et même leur propre mère, qui avait pu refaire sa vie comme l'espérait le jeune homme. En effet, les sorciers avaient estimé qu'elle ne serait pas en mesure de prendre soin de lui et de sa sœur au vu des circonstances, et puisqu'elle n'avait pas été capable de les protéger comme elle l'aurait du, leur garde le lui avait été retirée. Et en conséquence... l'ensemble de ses souvenirs concernant ses enfants. Cela n'avait pas été facile pour eux non plus mais il savait que c'était sans doute le mieux à faire, pour son bien mais aussi et pour celui de Meryl.  

« Ça ne se reproduira plus jamais »

Il replaça avec une négligence feinte la photographie au hasard dans le comics, qu'il replaça avec une patience toute relative dans les rayonnages de sa bibliothèque ainsi que le reste des ouvrages qui étaient tombés sur lui, à l'exception de celui qu'il cherchait. Quant il aurait terminé ses études et commencé sa vie « adulte », il espérait un jour pouvoir retourner l'aide que les Morrison leur avaient donné, et en attendant s'en montrer digne, même si ces derniers lui avaient signifié plus d'une fois qu'il ne leur devait rien. Ils étaient un peu devenus comme une deuxième famille, qui les avaient tirés hors du gouffre dans lequel ils s'engouffraient enfants malgré eux. Mais las de penser à l'avenir, il préférait se concentrer sur le futur proche et sur l'instant présent, à savoir sa rentrée des classes prochaine pour une troisième qui, il l'espérait, serait aussi excitante que les deux précédentes ! Enfin, si la gent féminine voulait bien le laisser tranquille bien entendu. Etant plutôt mignon des dires des demoiselles en question, il n'était pourtant guère friand de la compagnie des plus « girly » d'entre elles, et il regretterait sans doute bien assez vite la tranquillité de ses vacances. Il blêmit brièvement en fermant avec distraction sa valise, en repensant à l'une des plus tenaces parmi ses « fans » : Edith Black, une troisième année à Serpentard plutôt mignonne objectivement, mais comment dire... têtue ? Obstinée ? Non-habituée à ne pas avoir ce qu'elle désire ? S'il avait accepté de la considérer comme une amie après deux ans dans le club de journalisme, cela aussi deux ans qu'elle le pourchassait presque sans relâche aux yeux du Poursuiveur rouge et or... elle n'en démordait pas. Survivrait-il une année de plus ? Il l'ignorait.

- Les garçons ! Soit vous descendez maintenant, soit je viens vous chercher par la peau des fesses ! Si vous préférez rester à la maison plutôt que d'aller à Poudlard, allez-y, ça nous coûtera moins cher et vous pourrez vous targuer d'avoir coûté la victoire à Gryffondor.
- On arrive tout de suite, ne partez pas sans nous !


L'instant d'après, il vit une tête brune familière apparaître sur le pas de sa porte ouverte avec fracas, et Alan eut juste le temps d'attraper sa valise et son balai avant que son meilleur ami ne l'empoigne par le bras pour le tirer avec lui vers les escaliers menant vers le rez-de-chaussée. Il entendit de loin la voix de Rosalynn qui amenait en hâte des boîtes à lunch pour le trajet, Arthur les attendait à la porte d'entrée en tapant du pied et en se claquant la cuisse :

- Et bah c'est pas trop tôt ! En voiture tout le monde !

Sans chercher à perdre plus de temps en contestant, il se contenta de placer ses affaires dans le coffre et d'aider Duncan à hisser les siennes, un sourire assuré aux lèvres. Montant sur la banquette arrière du véhicule avec Duncan, Elena et Meryl, Rosalynn et Arthur prenant les fauteuils du conducteur et du passager, il s'étira quelque peu avant de retourner un sourire chaleureux et complice à Duncan, Elena et Meryl, les yeux bleus pétillants de malice et de bonne humeur. Il commençait à trouver sa place, désormais, même s'il se cherchait encore.  Cependant, il était loin de se douter que la troisième année qui s'annonçait sur les bancs des rouges et or à Poudlard serait encore plus mouvementée que ce qu'il pouvait imaginer !

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Alan Morrison
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Statut sanguin: Né-Moldu
Baguette magique: Épicéa, Ventricule de Dragon, 28 cm, assez rigide
Lieu de résidence: Londres ou Poudlard
Gryffondor [3ème année]
Gryffondor [3ème année]
Messages : 30
Date d'inscription : 03/07/2017
MessageSujet: Re: Alan Morrison Alan Morrison Icon_minitimeSam 5 Nov - 18:15
Fiche enfin terminée et remise à jour pour ne pas oublier la frangine What a Face
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Alan Nilson
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Feuille de personnage
Statut sanguin: Sang-Pur
Baguette magique: Chêne rouge, plume de phénix, plutôt flexible, 32 cm
Lieu de résidence: Poudlard (Écosse) ; Manoir des Nilson (Angleterre)
Auror & Professeur de DCFM
Messages : 13
Date d'inscription : 04/07/2017
MessageSujet: Re: Alan Morrison Alan Morrison Icon_minitimeSam 5 Nov - 18:22
Fiche validée !
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MessageSujet: Re: Alan Morrison Alan Morrison Icon_minitime
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